Chapitre 11

Chapitre 11 - Femmes et hommes dans la société française (années 1950-années 1980)

Affiche représentant l’image traditionnelle de la femme dans les années 1950

Problématique : Comment la République s’adapte-t-elle aux changements de la société française ?
 

Vidéo bilan :


Source : lelivrescolaire3e



I. Quels sont les changements concernant la place des femmes dans la société des années 1950 aux années 1980 ?

    Après 1945, la population française augmente et rajeunit grâce au baby-boom (période de forte natalité s’étendant de 1945 à 1965). Des années 1950 aux années 1980, les femmes ont acquis une nouvelle place dans la société française en étant de plus en plus nombreuses à travailler et par la conquête de nouveaux droits. En effet, les femmes cherchent un travail à un niveau de qualification de plus en plus élevé. A partir de la fin des années 1960, des féministes revendiquent l’égalité avec les hommes et aussi le droit de disposer librement de leur corps. Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) est créé en 1970.
     Après des années de revendications, le droit de vote des femmes est établit en 1944. A partir des années 1970, les femmes obtiennent également des droits nouveaux dont l’émancipation à l’égard de leurs maris et l’autorité parentale conjointe, comme le droit de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari ou encore l’autorité parentale partagée. Les femmes réclament le droit de disposer de leur corps, c’est alors que la contraception est légalisé en 1967 et l’avortement autorisé en 1975. La famille change aussi avec l’augmentation des divorces qui sont plus faciles à obtenir, puisque depuis 1975 l’autorisation du divorce par consentement mutuel est autorisé.

      En 1974, Simone Veil est nommée ministre de la Santé. Elle est chargée de préparer une loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG). A cette époque l’avortement est interdit. Des femmes y ont donc recourt de manière illégale. Simone Veil souligne l’aspect dangereux pour leur santé, lorsque cette pratique est réalisée en cachette et dans un cadre non médicalisé. Au vue de la loi, les femmes ayant recourt à l’avortement sont considérées comme des criminelles. Simone Veil défend la loi autorisant l’IVG à l’Assemblée nationale. Tandis que certains applaudissent, d’autres crient leur opposition. Cette loi est défendue par le Mouvement de libération des femmes (MLF). Les opposant sont décidés à se faire entendre également, notamment à travers des tracts représentants des fœtus sanglants. La ministre est également attaquée : le hall de son immeuble est abîmé, des injures antisémites y sont inscrites. Mais Simone Veil n’abandonne pas son combat. La loi sera finalement adoptée en 1975.


Vidéo :  Loi Veil sur l'IVG


II. Quelles sont les nouvelles aspirations de la jeunesse dans les années 1960 et 1970 ?
 
   De 1945 jusqu’à la fin des années 1960, une femme a en moyenne 2,5 enfants contre 1,5 avant la guerre. On parle de baby-boom. Les établissements scolaires et universitaires connaissent un afflux considérable d’élèves. A partir des années 1960, la jeunesse développe une « culture jeune » avec ses propres codes : musique Sylvie Vartan, ...), vêtements (polos, blousons et vestes de cuir,...), langage (« sensass », le mot « copain », ...), l’accession à des biens (guitare, photos, …), .etc. 
 
 
   De plus, les jeunes, issus de la génération du baby-boom, sont très nombreux (ils représentent un tiers de la population) et ils craignent le manque de places pour eux dans les universités. Ils dénoncent les inégalités sociales, critiquent la société de l’époque et ses valeurs traditionnelles. Ils ne se sentent plus écoutés et souhaitent plus de libertés. C’est alors qu’un mouvement étudiant se met en place en mai 1968. En effet, une première révolte éclate à la faculté de Nanterre, en banlieue parisienne, puis gagne la Sorbonne à Paris. Les étudiants à la tête de ce mouvement sont préoccupés par le sort des facultés.

   Ensuite, le mouvement prend de l’ampleur. Des jeunes sont arrêtés par la police et condamnés à la prison, ce qui redouble la colère des étudiants.La tension monte et se propage dans de nombreuses universités de France. Les émeutes se poursuivent et deviennent plus violentes à Paris, notamment dans le quartier latin à Paris où le 10 mai 1968, les étudiants s’arment de pavés et de cocktails Molotov, affrontant ainsi la police qui répond à coups de matraque. Le bilan est lourd, soit 400 blessés chez les manifestants et 200 chez les policiers, sans compter les dégâts matériels (chaussées démolies, voitures incendiées, vitrines brisées…).


  Très vite, le mouvement de contestation s’étend. L’opinion publique, choquée par la brutalité des policiers, prend parti pour les étudiants révoltés. Le mouvement est alors rejoint par les ouvriers et les salariés. Certains commencent à organiser des grèves pour les accompagner. A leur tour, ils réclament une hausse des salaires, une diminution de la durée du travail et plus de responsabilités.

    Ensemble, étudiants et salariés, aspirent à plus de libertés. De nombreuses personnes manifestent, le travail dans les usines, les transports en commun, etc, est interrompu. La grève continue partout en France et atteint jusqu’à 10 millions de grévistes. Le pays se retrouve paralysé par les grèves. Face à cette situation, Georges Pompidou, alors premier ministre à cette époque, met en place les accords de Grenelle permettant une augmentation de 10 % des salaires. Malgré cela, les manifestants demeurent insatisfaits et en veulent plus, dont la démission du général De Gaulle, alors président de la République à cette époque.

    Enfin, face à la situation, De Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation de nouvelles élections législatives pour remplacer les députés. De Gaulle est alors soutenu par 500 000 manifestants qui défilent à Paris. Le 30 juin 1968, les députés gaullistes remportent la majorité à l’Assemblée nationale. Les révoltes de mai 68 s’essoufflent et le mouvement s’éteint. 
 
     Malgré la victoire des gaullistes, le prestige du président De Gaulle a perdu de son éclat. Il démissionne un an après, en avril 1969 suite au rejet des Français de sa proposition de réforme. En réponse aux mouvements de mai 68, le gouvernement accorde aux jeunes le droit de vote et la majorité civile à 18 ans en 1974.

Vidéo : Les causes de mai 68

Vidéo : Mai 1968 chronologie des événements

Vidéo : Mai 1968 exliqué en 3 minutes

Vidéo : 1 jour 1 question "C'est quoi mai 68 ?"


III. Quelles sont les spécificités de l’immigration en France entre 1950 et 1980 ?
  
La France a toujours été un pays d'accueil de migrants, et a connu une forte demande de main-d’œuvre durant les Trente Glorieuses (1945-1975) car la croissance économique nécessite de faire appel à l'immigration. La France a recourt à la main d’œuvre européenne et maghrébine pour reconstruire le pays après la Seconde Guerre Mondiale. Les immigrés se retrouvent dans des conditions de vie et de travail difficiles.

Peu qualifiés, ils travaillent surtout dans l’industrie (notamment l’automobile), dans le bâtiment et le petit commerce. Ils logent d’abord dans les bidonvilles puis s’installent dans les grands ensembles de banlieues (les cités). A la fin de la croissance économique, en 1975, la France suspend l'immigration et ferme les frontières à cause du chômage et de la crise économique qui s'installe. C'est alors que se développe une immigration clandestine. En 1974, avec la crise économique et la montée du chômage, l’État décide de fermer les frontières à l’immigration. Il aide les immigrés à retourner dans leur pays d’origine. En 1976, un décret autorise le regroupement familial qui consiste à autoriser un immigré de faire venir son conjoint et ses enfants de moins de 16 ans. Les personnes pauvres reçoivent quelques aides sociales et survivent aussi grâce à l’aide d’associations comme les Restos du Cœur. En 1988, l’État crée le RMI (revenu minimum d’insertion) qui assure à toute personne un revenu minimal. 

 





Source : Manuel d'Histoire Géographie, éditions Nathan, 2016



REPERES




VOCABULAIRE

Chômeur : personne sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponible pour travailler.

État providence : Moyens par lesquels l’État protège les personnes contre les risques liés à la maladie, à la précarité et à la vieillesse.

Féminisme : Mouvement social, courant d’idées et luttes cherchant à promouvoir les droits des femmes dans la société.

Immigré : personne née dans un autre pays que celui dans lequel il réside. Un immigré peut acquérir la nationalité de son pays d’accueil ou rester étranger.

MLF (Mouvement de libération des femmes) : association féministe née en 1970 qui revendique l’égalité entre les hommes et les femmes sur tous les terrains, ainsi que le droit pour les femmes de disposer d leur corps (contraception et avortement libres et gratuits).

Regroupement familial : depuis 1976 , la possibilité pour un travailleur étranger de faire venir sa famille (femme ou mari et enfants) en France.

RMI (Revenu minimum d’insertion) : instauré en 1988, qui garantit des ressources minimales au

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