Chapitre 1 - Civils et militaires dans la Première Guerre Mondiale
Vidéo bilan
Les grandes phases de la guerre
Vidéo entière : C'est pas sorcier "La Guerre 14-18"
Une guerre totale et planétaire
Le
28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône
d’Autriche-Hongrie, et sa femme sont assassinés à Sarajevo par un
jeune Bosniaque d’origine serbe. L’Autriche-Hongrie accuse la
Serbie d’avoir organisé l’attentat et lui déclare la guerre. En
quelques semaines, un jeu d’alliances plonge la plupart des Etats
européens dans la guerre. D’un côté la Triple Alliance créée
par l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche-Hongrie, opposée à la
Triple Entente formée par la France, le Royaume-Uni et l’URSS.
En
effet, face à la menace allemande, la France ordonne la mobilisation
générale le 2 août 1914. Des affiches appelant à la mobilisation
générale sont placardées. Tous les hommes de 20 à 48 ans ont pour
ordre de rejoindre les garnisons de l’armée. La mobilisation est
totale, au front comme à l’arrière*,
pendant que les hommes sont au combat,
toutes
les ressources sont mobilisées : les usines sont réquisitionnées
pour fabriquer des machines de guerre en grande quantité. Les femmes
remplacent les hommes partis au front,
que ce soit dans les champs, dans
les usines d’armement (ce qui leur vaut le surnom de
« munitionnettes »),
elles conduisent également les trams, s’engagent comme infirmières
dans les hôpitaux ou sur les champs de bataille pour assister les
chirurgiens.
Certaines
femmes se proposent également d’écrire aux soldats des lettres
d’encouragement, ce sont les «Marraines
de guerre ».
Les États
augmentent les impôts et lancent des emprunts auprès des
populations et des banques américains afin de pouvoir acheter des
armes et entretenir les troupes. Les États
font de la propagande de
guerre afin que les civils gardent le moral : les communiqués
militaires sont positifs, la presse est censurée et les lettres
venant du front sont contrôlées. La propagande est également
utilisée pour encourager les civils à prêter de l’argent pour
financer la guerre et les convaincre qu’elle est juste et peu
meurtrière. Les civils vivent également dans l'angoisse d'apprendre
la mort de leurs proches. Ils souffrent des pénuries alimentaires et
subissent les bombardements des exécutions, le travail forcé et des
déportations en Allemagne.
De
plus, en 1917, le pays doit faire face aux défaites de la guerre,
aux pénuries et à la hausse des prix. En février, de grandes
grèves et manifestations ont lieu en Russie. Les femmes, puis les
ouvriers et les soldats se soulèvent à
Petrograd contre
la pénurie, la hausse des prix et la guerre. Les grèves provoquent
l’abdication du tsar Nicolas II et mettent en place un gouvernement
provisoire : c’est la révolution de février. Mais la guerre
continue et les difficultés persistent. En
octobre, le petit parti bolchevik*
conduit par Lénine
profite du mécontentement pour s’emparer du pouvoir lors d’une
seconde révolution. La paix avec l’Allemagne est signée en mars
1918 et un régime
communiste est instauré. Le nouveau gouvernement abolit la propriété
privée, donne le pouvoir aux ouvriers dans les usines et redistribue
la terre aux paysans. Après la révolution russe de 1917 et la
guerre, l’Europe connaît une « vague révolutionnaire »
et de grandes grèves. Des soulèvements communistes ont lieu dans
plusieurs pays d’Europe comme l’Allemagne et la Finlande. La
révolution bolchevique s’étend et entraîne la création de
partis communistes en Europe.
Près
de 70 millions de soldats ont été mobilisés pendant la guerre :
des Européens et des Américains, mais aussi de nombreux hommes
venus des colonies.
Une guerre caractérisée par la violence de masse
La
guerre au front est d’une violence inouïe, on parle alors de
violence de masse*, tant les dégâts humains et matériels sont
importants.
En
effet, cette violence de masse s’explique par l’arrivée de
nouvelles armes (chars, grenades, obus, lance-flamme, liquides
enflammés, gaz lacrymogènes, suffocants et asphyxiants, shrapnel,
…) qui transforment le champ de bataille en un véritable enfer
comme le montre la bataille de Verdun en 1916. Pendant la guerre des
tranchées*, les soldats risquent à tout moment de mourir sous les
bombes ou les gaz de l'ennemi ou lorsqu'ils lancent un assaut. Les
pertes humaines sont impressionnantes. Dix millions de soldats,
jeunes pour la plupart, sont morts au combat. Des millions de
mutilés, de malades et de névrosés vivent dans le souvenir d'une
guerre traumatisante. Les ruines sont également considérables dans
les zones où les combats ont eu lieu.
La
vie quotidienne est très dure ; les
soldats
dorment dans des abris, vivent dans la boue, l'humidité et le froid.
Ils
ne peuvent pas se raser, ce qui leur vaut le surnom de « poilus* ».
Le terme est également utilisé pour désigner un homme courageux et
fort. Ils
souffrent
également du manque d'hygiène avec la présence des rats et des
poux. Ils
vivent au quotidien avec l’odeur des cadavres de leurs camarades
tombés au combat. La fatigue, la faim et l’angoisse de toute
attaque font parti de leur quotidien. Nombreux sont ceux qui dans
leurs lettres décrivent la vie dans les tranchées comme un
véritable « Enfer ».
Ils parviennent à tenir grâce à leurs camarades et à leur
relation avec l'arrière, à travers les lettres et les permissions
(congé de courte durée accordé à un militaire).
De
plus, à
la veille de la guerre,
environ
1,8
million d’Arméniens, de
confession chrétienne, vivent en Anatolie, au nord-est de l’Empire
ottoman. En 1915, le gouvernement turc décide de les exterminer en
prétextant qu’ils pourraient aider les armées russes,
contre lesquels il est en guerre. Il les accuse également de vouloir
créer un État
indépendant. Les
hommes sont arrêtés et jetés
en prison, soumis à la torture. Les
femmes et enfants sont réunis et déportés en Syrie. Ils doivent
marcher sous le soleil, dans des conditions épouvantables, sans eau
ni nourriture. Des
violences extrêmes leurs sont infligées : crânes fracassés,
femmes enceintes éventrées en pariant sur le sexe de leur fœtus,
noyade, famine, … Le
bilan est terrible : 1,2
million de morts,
soit ls deux tiers des Arméniens vivant sur l’Empire ottoman.
On peut alors parler de violence de masse.
Enfin,
les horreurs de la guerre ont durement marqués les hommes, au point
que leurs proches ont parfois du mal à reconnaître leur visage ou
leur caractère. La guerre a fait environ 10 millions de morts et 6
millions de mutilés. Beaucoup se retrouvent incapables de reprendre
leur activité professionnelle. Quand les troubles sont trop
envahissants, les anciens soldats finissent par être internés,
parfois à vie. Le plus difficile pour eux est de se heurter à
l’incompréhension de leurs proches et de se sentir abandonnés.
Les célèbres « gueules cassées » doivent tenter de
retrouver une place dans la société active. Des associations sont
créées afin d’accompagner les mutilés de guerre. La Grande
guerre a été dramatique, tant sur le plan démographique,
qu’économique et territorial. La nation érige également des
monuments aux morts en la mémoire de tous les soldats tombés au
combat, notamment l’Arc de Triomphe qui abrite le corps d’un
soldat inconnu.
Le 28 juin 1919, un traité de paix est signé entre l’Allemagne et les représentants des puissances alliées. Il s’agit du Traité de Versailles. La signature se fait à la galerie des Glaces, au château de Versailles, d’où son nom. Les quatre représentants des principales nations alliées présents sont : Clémenceau pour la France, Wilson pour les États-Unis, Lloyd George pour la Grande-Bretagne et Orlando pour l’Italie. Le traité de Versailles annonce la création d’une Société des nations (SDN) afin de garantir la paix mondiale et décide de proclamer l’Allemagne responsable de la guerre et la puni durement : elle doit payer des réparations; elle perd ses colonies et une part de son territoire, dont l’Alsace et la Lorraine qui sont restituées à la France. Le traité interdit son réarmement et restreint son armée à 100 000 hommes. L’Allemagne se sent humiliée par le sort qui lui est réservé et imposé. On parle alors de diktat dans la mesure où aucune négociation n’est possible.
La carte de l’Europe est transformée, certains pays perdent des territoires, comme l’Allemagne, d’autres sont démantelés comme l’Autriche-Hongrie. Tandis que d’autres sortent vainqueurs de cette guerre et de nouveaux États se forment. Les régions les plus industrielles de la France ont été durement touchées. La guerre a eu des conséquences dévastatrices sur le paysage et a eu un gros impact sur l'économie du pays. L'Europe sort ruinée et endettée du conflit.
La carte de l’Europe est transformée, certains pays perdent des territoires, comme l’Allemagne, d’autres sont démantelés comme l’Autriche-Hongrie. Tandis que d’autres sortent vainqueurs de cette guerre et de nouveaux États se forment. Les régions les plus industrielles de la France ont été durement touchées. La guerre a eu des conséquences dévastatrices sur le paysage et a eu un gros impact sur l'économie du pays. L'Europe sort ruinée et endettée du conflit.
VIDEOS
Vidéo : 1 jour 1 actu : C'est quoi, un poilu ?
Vidéo 2 : L'horreur des tranchées - Apocalypse
Vidéo 3 : les gueules cassées
Vidéo : Conditions de vie des soldats dans les tranchées
1 jour, 1 actu : C'est quoi la trève de Noël
1 jour, 1 question "C'est quoi l'Armistice de 1918 ?"
1 jour, 1 question "Que s'est-il passé le 11 novembre 1918 ?"
Vidéo 4 : Génocide des Arméniens
Attention, âmes sensibles s'abstenir !
Voici quelques lettres de poilus :
REPERES
BONUS POUR RÉVISER
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